L’histoire de l’église Saint-Etienne

L’église Saint-Étienne, dissymétrique et toute de guingois.

 

 

Article : Philippe GILBERT, Journaliste Ouest France

Les églises sont très souvent les joyaux les plus anciens de nos communes rurales. Et elles racontent souvent l’histoire de son bourg. D’ailleurs, en ces périodes de Noël, on la regarde différemment, à Bois-de-Céné, de jour comme de nuit, depuis que l’électrification du Sydev a rajouté un cachet supplémentaire à l’église Saint-Étienne.


Datant du XIVe siècle et du XVe siècle, cette église est classée à l’inventaire des Monuments historiques. Le clocher a des allures sympas, plutôt joufflu à la base, effilé en flèche au sommet, assez classique sur le littoral vendéen. Vous savez, un peu la forme des casques allemands durant la Première Guerre mondiale…

Ce sont surtout ses fondements qui surprennent quand on en fait le tour. Il y a quelques années, dans nos colonnes, le journaliste, Camille Magnard, évoquait « la dissymétrie et le guingois qui semblent être la règle architecturale de tout cet édifice ». Bien vu !

Étonnantes figures sculptées

Que ce soit les ouvertures de la façade ouest, les vitraux, la porte d’entrée, les lucarnes du clocher, l’horloge même, le guingois règne sur cette église romane. Mais ce n’est pas sa seule coquetterie. Ses pierres portent d’étonnantes figures sculptées, survivantes des mutilations et d’un incendie perpétré par les Huguenots, en 1588. Des sculptures réellement intrigantes. Ainsi, celle qui est logée dans le premier pilier du chœur, une figure à trois têtes, avec son troisième œil au milieu du front !

Et puis, en haut du deuxième pilier, ce curieux monstre au museau long et à la queue relevée, qui a résisté à l’érosion et à une vilaine fissure. On remarquera également, sur le fronton du pilier central du chœur, trois autres sculptures : un visage hilare et bouffi, un autre avec un rictus mauvais à la bouche et un monstre aux traits batraciens qui dévoile ses parties génitales. Soit la gourmandise, la colère et la luxure, autant de péchés capitaux.

Ce bestiaire est digne du roman saintongeais et sans équivalent dans les bas-reliefs des églises du pays maraîchin. L’église Saint-Étienne de Bois-de-Céné est décidément pleine de belles surprises.

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